• Notes troisième en
    vu d'un récit circonstancié à
    <st1:personname w:st="on" productid="la Coll←giale">la Collégiale</st1:personname>
    sur l'avènement du Brest-Litovsk concept dite
    expérience Ingam/D :<o:p />



    <o:p> </o:p>



    Je suis allongé sur une table en métal. J'ai froid.



    Colto », je me dis « dans quelle galère tu te
    retrouves.... tu as le cerveau cotonneux ».... Murs blancs, type hôpital
    psychiatrique, caboche semblable aux bombardements de Nagazaki... Et la suite
    n'est guère plus réjouissante : j'ai les goules de Marie Igam et Mister D.
    en devanture... Les ratiches bien retroussées sur les babines avec leurs airs
    d'Ysengrin des bacs à sable...



    Dans le rôle du Chanteclerc geignard apparaît devant mes
    yeux un petit bonhomme rasé. Il est flanqué d'une jeune femme que je reconnais
    dans la seconde Louisebee Brook : mes yeux s'écarquillent... ça ne lui va
    pas de jouer la poule Pinte. Si elle se souvient bien de l'histoire, elle va
    s'évanouir à la fin. Mes yeux se déplient encore un peu puis se referment...
    C'est tellement bon de la revoir après une si longue absence qu'il ne faut
    abuser des bonnes choses... Et puis, je suis leur prisonnier. Un renard
    prisonnier voilà qui ne manque pas de piquant.



    De toute façon, il manque un lion à ce procès... Mais j'ai du
    mal à tourner ma tête de goupil. Il se peut que le roi soit là... En attendant,
    j'ai envie de me rendormir... Mais, c'est plutôt songerie qui me surprend
    l'espace de quelques secondes. Je rêve de collines flamboyantes, d'anses, de
    cirques et d'ilets... Il y a tout ce vert. Nous sommes nu, Louisebee, Maîtresse
    C. et moi-même à courir dans les herbes folles d'un jardin anglais négligé. Du
    jardin nous passons à une cascade à l'ombre de laquelle, avec un confondant
    naturel, nous allons nous rafraîchir. 
    Là, sous la chute régulière du torrent, les filles commencent à me
    léchouiller le derrière de l'oreille. Pour peu, ces Hermeline deviendraient
    presque Hersente. Je commence à ressentir de drôle de picotements dans les
    corps spongieux. Bizarre ce désir de triolisme ne m'avait jamais effleuré
    jusque-là. Moi, Cyrille Coltowitczk, je suis plutôt du genre binaire... <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">La Brook</st1:personname> va rompre la douce
    monotonie de mes nouvelles ambitions :



    « Alors vilain traître, pas trop mal aux
    synapses ? »



    La question n'appelle pas de réponse alors je reste stoïque
    comme un castor avant la coupe... J'ai raison parce que <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">la Brook</st1:personname> poursuit avec sa
    méchante petite intonation vicieuse :



    « Tu sais où tu es Monsieur Colto ? Non, alors, on
    va te rencarder... Ici t'es dans les sous-sols de <st1:personname w:st="on" productid="la Francitude">la Francitude</st1:personname>, le berceau
    de la résistance, la tanière du Lion. Ici personne ne t'entendra crier. Tu es
    notre otage. Et je te garantie que pour toi, l'issue n'est pas prête d'être
    heureuse. »



    J'étais content de la retrouver. Maintenant, j'en suis moins
    sûr. En écho ou en réponse, je parviens juste à bafouiller :



    - Le lion ? Ah, je le savais bien qu'il y avait un lion
    dans cette histoire...



    Et là, c'est le petit chauve excité qui comme à glapir comme
    un lapin trop pressé devant un cul de lapine :



    - Le lion, le lion va te manger tout cru, misérable petite
    vermine amerlocaine.... Le lion, va rugir... Ah Ah Ah, le lion...



    - Paix Maoz, paix mon Tibère. Tu abois comme un cabot, ça ne
    te va pas pour un chat. Ne commence pas à jouer les animaux serviles ... Notre
    ami Coltowitczk est un renard censé... Prince Chachlik des Pommiers, il n'est pas
    poire pour autant, il a bien compris qu'il était coincé dans le poulailler.



    Je me retourne vers la voix de stentor qui vient de
    prononcer ces paroles. C'est un homme d'une trentaine d'années avec des traits
    réguliers, à peine contrariés par une barbe de trois jours. Ces yeux d'un bleu
    perçant sont rehaussés de petites lunettes rondes qui lui donnent une certaine
    importance. Je comprends dans la seconde que Louisebee n'est qu'une égérie de
    seconde zone. Le véritable chef, c'est lui. Lui, le lion. Mais le lion a un
    autre surnom. Plus mythique encore que le nom de Brook qui pourtant a réussi a
    faire trembler dans les chaumières les millions de petites têtes blondes
    d'Anglosphère... Ce lion, cauchemar inavoué de la collégiale, ce lion dont le
    jugement, selon que l'on était puissant ou misérable nous faisait blanc ou noir...
    ce lion, crinière arrogante, arborant poitrail, toutes canines dehors... ce lion
    c'est : Le Trentenaire.



    Le Trentenaire, c'est Maîtresse Colline qui m'en a parlé la
    première fois, avec une frayeur non dissimulée dans la voix. Le Trentenaire
    selon elle n'avait pas d'âge mais il avait toujours existé. Pour la collégiale,
    les aspirations du Trentenaire étaient multiples, floues voire contradictoires.
    Mais une chose paraissait certaine pour Maîtresse Colline, le Trentenaire
    détestait la laideur des choses et la disgrâce des chaires. Le Trentenaire
    était un hédoniste qui avait refusé de vieillir et à le regarder attentivement
    il semblait bien qu'il y était parvenu. Ce Trentenaire, nouveau Faust, était
    donc un lion générationnel. Voilà qui n'arrangeait pas mes affaires.



    Louisebee Brook est venue se coller contre lui. Plus que
    jamais je lui ai trouvé les atours de cette débauchée d'Hersense. Le Tibère
    Maoz avec ses manies sournoises de greffiers des gouttières s'est planté en
    vis-à-vis du couple et tandis que Mister D (Chanteclerc ?) m'écartait les
    bras, je vis Marie Ingam (sans doute la poule Pinte en vérité)  s'approcher de moi avec une seringue. Le
    liquide rose bonbon contenu dans la seringue ne laissait aucun doute sur le
    produit : de la liqueur d'amaryllis non raffinée. De la pure. La pire.



    Mister D. m'a regardé avec un sourire vipérin puis il a
    grommelé :



    - Tu croyais peut-être que <st1:personname w:st="on" productid="la Tschok M←mory"><st1:personname w:st="on" productid="la Tschok">la Tschok</st1:personname> Mémory</st1:personname> nous avait
    dilapidé les neurones... Pauvre naïf ! Notre mémoire se porte bien et,
    merci, nous savons encore écrire, lire penser...



    - Nous pouvons même te faire très mal si nous le désirons à
    surenchérit Marie Ingam... Et le désir c'est le propre de la conscience.



    - Le pire, c'est le désir déçu. Le désir déçu, tu n'as pas
    idée de ce peut générer comme haine a joutée <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">la Brook</st1:personname>



    - Traître, cloporte, moule, valetaille, a miaulé Maoz...



    Le Trentenaire, lui a regardé Marie et d'un mouvement du
    menton, il lui a intimé l'ordre de me faire l'injection....



    Des grosses goûtes de sueur ont commencé à perler sur le
    visage... C'est à ce moment là que, d'une pression de l'index, sur mon majeur, je
    suis parvenu à faire ce que je devais faire depuis le début : un morceau
    de pulpe s'est détachée de mon doigt... La pulpe est tombée à terre, libérant
    dans la seconde une épaisse et méphistophélique fumée jaune... Dans l'instant la
    pièce a commencé a s'emplir d'une immonde fragrance de tamarin pourri. J'ai
    croisé le regard de Louisebee Brook et, pour la première fois, j'y ai lu
    l'inquiétude...



    A suivre....



    <o:p> </o:p>




    votre commentaire


  • Notes troisième en
    vu d'un récit circonstancié à
    <st1:personname w:st="on" productid="la Coll←giale">la Collégiale</st1:personname>
    sur l'avènement du Brest-Litovsk concept dite
    expérience Ingam/D :<o:p />



    <o:p> </o:p>



    Je suis allongé sur une table en métal. J'ai froid.



    Colto », je me dis « dans quelle galère tu te
    retrouves.... tu as le cerveau cotonneux ».... Murs blancs, type hôpital
    psychiatrique, caboche semblable aux bombardements de Nagazaki... Et la suite
    n'est guère plus réjouissante : j'ai les goules de Marie Igam et Mister D.
    en devanture... Les ratiches bien retroussées sur les babines avec leurs airs
    d'Ysengrin des bacs à sable...



    Dans le rôle du Chanteclerc geignard apparaît devant mes
    yeux un petit bonhomme rasé. Il est flanqué d'une jeune femme que je reconnais
    dans la seconde Louisebee Brook : mes yeux s'écarquillent... ça ne lui va
    pas de jouer la poule Pinte. Si elle se souvient bien de l'histoire, elle va
    s'évanouir à la fin. Mes yeux se déplient encore un peu puis se referment...
    C'est tellement bon de la revoir après une si longue absence qu'il ne faut
    abuser des bonnes choses... Et puis, je suis leur prisonnier. Un renard
    prisonnier voilà qui ne manque pas de piquant.



    De toute façon, il manque un lion à ce procès... Mais j'ai du
    mal à tourner ma tête de goupil. Il se peut que le roi soit là... En attendant,
    j'ai envie de me rendormir... Mais, c'est plutôt songerie qui me surprend
    l'espace de quelques secondes. Je rêve de collines flamboyantes, d'anses, de
    cirques et d'ilets... Il y a tout ce vert. Nous sommes nu, Louisebee, Maîtresse
    C. et moi-même à courir dans les herbes folles d'un jardin anglais négligé. Du
    jardin nous passons à une cascade à l'ombre de laquelle, avec un confondant
    naturel, nous allons nous rafraîchir. 
    Là, sous la chute régulière du torrent, les filles commencent à me
    léchouiller le derrière de l'oreille. Pour peu, ces Hermeline deviendraient
    presque Hersente. Je commence à ressentir de drôle de picotements dans les
    corps spongieux. Bizarre ce désir de triolisme ne m'avait jamais effleuré
    jusque-là. Moi, Cyrille Coltowitczk, je suis plutôt du genre binaire... <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">La Brook</st1:personname> va rompre la douce
    monotonie de mes nouvelles ambitions :



    « Alors vilain traître, pas trop mal aux
    synapses ? »



    La question n'appelle pas de réponse alors je reste stoïque
    comme un castor avant la coupe... J'ai raison parce que <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">la Brook</st1:personname> poursuit avec sa
    méchante petite intonation vicieuse :



    « Tu sais où tu es Monsieur Colto ? Non, alors, on
    va te rencarder... Ici t'es dans les sous-sols de <st1:personname w:st="on" productid="la Francitude">la Francitude</st1:personname>, le berceau
    de la résistance, la tanière du Lion. Ici personne ne t'entendra crier. Tu es
    notre otage. Et je te garantie que pour toi, l'issue n'est pas prête d'être
    heureuse. »



    J'étais content de la retrouver. Maintenant, j'en suis moins
    sûr. En écho ou en réponse, je parviens juste à bafouiller :



    - Le lion ? Ah, je le savais bien qu'il y avait un lion
    dans cette histoire...



    Et là, c'est le petit chauve excité qui comme à glapir comme
    un lapin trop pressé devant un cul de lapine :



    - Le lion, le lion va te manger tout cru, misérable petite
    vermine amerlocaine.... Le lion, va rugir... Ah Ah Ah, le lion...



    - Paix Maoz, paix mon Tibère. Tu abois comme un cabot, ça ne
    te va pas pour un chat. Ne commence pas à jouer les animaux serviles ... Notre
    ami Coltowitczk est un renard censé... Prince Chachlik des Pommiers, il n'est pas
    poire pour autant, il a bien compris qu'il était coincé dans le poulailler.



    Je me retourne vers la voix de stentor qui vient de
    prononcer ces paroles. C'est un homme d'une trentaine d'années avec des traits
    réguliers, à peine contrariés par une barbe de trois jours. Ces yeux d'un bleu
    perçant sont rehaussés de petites lunettes rondes qui lui donnent une certaine
    importance. Je comprends dans la seconde que Louisebee n'est qu'une égérie de
    seconde zone. Le véritable chef, c'est lui. Lui, le lion. Mais le lion a un
    autre surnom. Plus mythique encore que le nom de Brook qui pourtant a réussi a
    faire trembler dans les chaumières les millions de petites têtes blondes
    d'Anglosphère... Ce lion, cauchemar inavoué de la collégiale, ce lion dont le
    jugement, selon que l'on était puissant ou misérable nous faisait blanc ou noir...
    ce lion, crinière arrogante, arborant poitrail, toutes canines dehors... ce lion
    c'est : Le Trentenaire.



    Le Trentenaire, c'est Maîtresse Colline qui m'en a parlé la
    première fois, avec une frayeur non dissimulée dans la voix. Le Trentenaire
    selon elle n'avait pas d'âge mais il avait toujours existé. Pour la collégiale,
    les aspirations du Trentenaire étaient multiples, floues voire contradictoires.
    Mais une chose paraissait certaine pour Maîtresse Colline, le Trentenaire
    détestait la laideur des choses et la disgrâce des chaires. Le Trentenaire
    était un hédoniste qui avait refusé de vieillir et à le regarder attentivement
    il semblait bien qu'il y était parvenu. Ce Trentenaire, nouveau Faust, était
    donc un lion générationnel. Voilà qui n'arrangeait pas mes affaires.



    Louisebee Brook est venue se coller contre lui. Plus que
    jamais je lui ai trouvé les atours de cette débauchée d'Hersense. Le Tibère
    Maoz avec ses manies sournoises de greffiers des gouttières s'est planté en
    vis-à-vis du couple et tandis que Mister D (Chanteclerc ?) m'écartait les
    bras, je vis Marie Ingam (sans doute la poule Pinte en vérité)  s'approcher de moi avec une seringue. Le
    liquide rose bonbon contenu dans la seringue ne laissait aucun doute sur le
    produit : de la liqueur d'amaryllis non raffinée. De la pure. La pire.



    Mister D. m'a regardé avec un sourire vipérin puis il a
    grommelé :



    - Tu croyais peut-être que <st1:personname w:st="on" productid="la Tschok M←mory"><st1:personname w:st="on" productid="la Tschok">la Tschok</st1:personname> Mémory</st1:personname> nous avait
    dilapidé les neurones... Pauvre naïf ! Notre mémoire se porte bien et,
    merci, nous savons encore écrire, lire penser...



    - Nous pouvons même te faire très mal si nous le désirons à
    surenchérit Marie Ingam... Et le désir c'est le propre de la conscience.



    - Le pire, c'est le désir déçu. Le désir déçu, tu n'as pas
    idée de ce peut générer comme haine a joutée <st1:personname w:st="on" productid="La Brook">la Brook</st1:personname>



    - Traître, cloporte, moule, valetaille, a miaulé Maoz...



    Le Trentenaire, lui a regardé Marie et d'un mouvement du
    menton, il lui a intimé l'ordre de me faire l'injection....



    Des grosses goûtes de sueur ont commencé à perler sur le
    visage... C'est à ce moment là que, d'une pression de l'index, sur mon majeur, je
    suis parvenu à faire ce que je devais faire depuis le début : un morceau
    de pulpe s'est détachée de mon doigt... La pulpe est tombée à terre, libérant
    dans la seconde une épaisse et méphistophélique fumée jaune... Dans l'instant la
    pièce a commencé a s'emplir d'une immonde fragrance de tamarin pourri. J'ai
    croisé le regard de Louisebee Brook et, pour la première fois, j'y ai lu
    l'inquiétude...



    A suivre....



    <o:p> </o:p>




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