• Minority report/ Tea for Two : Virus versus Woman in paradise<o:p />

    <o:p> </o:p>

    Notes deuxième en vu d'un récit circonstiancié à <st1:personname style="font-weight: bold;" productid="la Coll←giale" w:st="on">la Collégiale</st1:personname> sur l'avènement du Brest-Litovsk concept dite expérience Ingam/D :<o:p />

    Je bois le thé à la menthe posé près du Trakin. Marie Ingam en a fait trois fois trop comme d'habitude, ce sont ses restes de maman gâteau, prairie, dodo. Ce thé à la menthe me fait penser à la dernière fois que j'ai revu Louisebee en chair et en os. <o:p />

    A l'autre bout de la machine, la voix de Louisebee Brook dans le Trakin m'était
    semblable à un coup de poignard Kobun dans le cœur... Cela pourrait devenir embrouillé pour <st1:personname productid="la Coll←giale" w:st="on">la Collégiale</st1:personname> si je m'abstenais de vous brosser les circonstances dans lesquelles j'ai
    rencontré Louisebee Brook.<o:p />

    Moi, Docteur Cyrille Coltovitckz, au nom de Dieu et par le Diable, par devant même
    le grand Néo qui pour notre bonheur embrouille les lignes du destin, je souhaite aujourd'hui que la collégiale puisse apprécier dans toute son exactitude les rapports qui m'unirent autrefois à Louisebee Brook. <o:p />

    Dix ans, j'en ai été éperdument amoureux. Sans doute à un point tel que j'aurais pu
    alors trahir <st1:personname productid="la Coll←giale" w:st="on">la Collégiale</st1:personname> pour ses yeux amandes et son corps de déesse sumérienne. Un jour, dans un couloir de l'antique Sorbonne mon regard a croisé le sien. A cette époque, je m'appelais encore Cyrille Chachlik des Pommiers (j'avais le rang de Prince). Mais tout rang mis à part, j'étais surtout un jeune con d'étudiant ayant amassé plusieurs UV passionnantes mais disparates tel la « psychomotricité des coatis » ou « les carences culinaires pesant sur les serial bloggeurs ». Je ne savais pas où allait le monde et je m'en souciais comme de l'an 12. Seul alors comptait l'assouvissement de mes pulsions primitives. C'était en mai 48, si ma mémoire ne me fait pas défaut. J'étais en retard au séminaire : « indécence des statues maoris ». Je l'ai bousculé assez violemment il faut bien le dire et sous l'effet du choc, j'ai renversé son PSK (Palm SeKam). J'allais bredouiller une excuse mais mes yeux ont croisé les siens. Elle portait une naïade orange qui laissait apparaître dans toute leur générosité ses seins gracieux. Elle n'avait pas de chaussures et ses jolis pieds qui dépassaient à peine d'une tzigane baba cool paraissaient flotter sur le sol. Elle avait le visage bleu clair, de grands cernes mauves, des cheveux taillés XXe siècle comme les héroïnes de Jean Eustache. Sa bouche surtout en cœur d'artichaut me fit défaillir dans l'instant. J'ai voulu la cueillir dans la seconde comme un enfant pressé aurait engloutit des mirabelles trop mûres, sans craindre la colique dévastatrice qui va suivre.<o:p />

    Nous nous sommes aimé comme au bal et nous avons filé ensemble dix ans d'un amour
    exemplaire. Un amour sans partage, d'une beauté à rendre ses bras à <st1:personname productid="la V←nus" w:st="on">la Vénus</st1:personname> de Milo. Nous avons imaginé mille projets plus incroyables les uns que les autres. Nous mélangions
    nos corps rêveusement sans penser même à la minute d'après. Nous consumions nos ardeurs avec une telle intensité que le ravissement se disputait à l'évanouissement. Nous n'étions jamais reposés et après s'être donné l'un à l'autre quelques heures d'éternité, il nous fallait moins de quelques minutes pour recharger les accumulateurs, et faire bouillir à nouveau la marmite de nos emportements. Nous avions l'âge de la jeunesse et son insouciance. Je sais que sur cet aspect au moins, Louisebee fut une femme comblée. Elle était même dans mes bras une femmes au paradis. Mais Louisebee Brook était une femme insatiable. Elle avait la force d'une passionnaria. La politique aussi faisait partie de son quotidien. Je l'ai suivi dans cette voie, par elle et pour elle. Dès lors, je n'ai pu imaginer l'engagement politique autrement qu'intense, sans concession, romantique. Notre détestation se tournait alors (croyez bien que je le regrette sincèrement aujourd'hui que j'ai enfin atteint l'âge du réalisme) contre la mainmise progressive d'Anglosphère sur le monde. En Juin 58, nous préparions avec quelques camarades un gros coup en forme d'happening contre les armées d'occupations Jankee.<o:p />

    Quelques jours avant l'évènement, nous sommes allés Louisebee et moi boire un thé à la
    menthe dans l'annexe de <st1:personname productid="la Grande Mosqu←e." w:st="on"><st1:personname productid="la Grande" w:st="on">la Grande</st1:personname> Mosquée.</st1:personname> Vers 3 h 00, Louisebee a souhaité faire une course. Elle devait s'absenter une heure puis me retrouver. C'est pendant son absence que les premiers symptômes ont commencé à apparaître. J'ai été pris d'une douleur violente à l'estomac, et malgré une bonne demi-heure de reconnaissance dans les toilettes, la douleur n'a pas cessé. Je savais que l'Hôpital Européen était à deux pas. Plié en deux, je me suis trainé jusqu'à l'hôpital pour y effectuer un check-up cocotte-minute. mois d'un quart d'heure plus tard, un médecin de garde, l'œil mauvais, la grimace aux lèvres, le nez suspicieux, venait me remettre les résultats. La sanction était sans appel. Avec non moins de ménagement, la blouse blanche m'annonçait que j'étais porteur sain du virus Bola D. Je crois que j'ai senti réellement ce jour-là la terre se dérober sous mes pieds. Dans ma mémoire, le visage de Louisebee est apparu, souriant, une dernière fois. Plus qu'une catastrophe, ceci impliquait une modification radicale de mon engagement avec Louisebee. Si par hasard, je poursuivais ma relation avec elle, je finirais immanquablement par la
    contaminer un jour. Au lieu de sa pâle peau bleue, elle contracterait à mon contact cette couleur violacée qui me dévore aujourd'hui le visage. Son nez achèverait de se transformer en cet infâme appendice aquilin qui me déforme désormais les traits de la face. Outre les douleurs quotidiennes, les drogues multiples dont elle devrait se gaver pour résister, le virus parachèverait un jour son entreprise de transformation en asséchant ses larmes... Un sale virus qui lui boufferait les larmes... Non, ça, je ne pouvais pas l'accepter.<o:p />

    Alors ? Alors, j'ai fuit dans l'instant sans me retourner, sans rien lui dire même de mon état. J'ai fuit sans tenter de la revoir une seule seconde. J'ai fuit et c'est la première fois aujourd'hui depuis quinze ans que sa gracieuse voix se rappelle à mon bon souvenir. J'ai
    fuit en Anglosphère. Je savais que la recherche sur le virus Bola D avançait là-bas à grands pas. Cette affection était inguérissable mais on pouvait au moins en enrayer les effets. C'est là, en Anglosphère que j'ai rencontré le Professeur Phylmots Abkarian qui à défaut de soigner mes escarres a su au moins apaiser mon être intérieur. C'est là que j'ai brillamment obtenu mon doctorat en médecine électro-nucléaire. C'est là que j'ai commencé à me passionner pour l'invention du Professeur Tschok. Avec cette mémoire de substitution que l'on pouvait implanter dans les consciences, je me persuadais que si je ne retrouverais plus jamais le visage de ma jeunesse au moins pouvais-je trafiquer les consciences humaines, et, dès lors inspirer à mon amour de jeunesse une modification de la perception : bref, lui apparaître tel que je l'avais toujours été : beau. La suite, chers
    maîtres, vous la connaissez. Dans les cercles autorisés mes recherches ont commencé à intriguer. Et un jour, Maîtresse Colline, grande prêtresse de la collégiale est venue me trouver. Elle avait une proposition à me faire : entrer au service de notre noble assemblée.<o:p />

    Lentement, j'ai émergé de l'histoire et j'ai repris contact avec la voix dans le combiné du Trakin. C'était une voix haineuse, une voix qui n'avait rien pardonné. Nul doute, c'était bien Louisebee :<o:p />

    <o:p> </o:p>"- Docteur Coltovitckz, les remugles du passé vous assaillent, n'est-ce pas ? Vous
    sentez montez en vous la froide putréfaction de vos renoncements ?<o:p>
    </o:p>- Je ne sais pas de quoi vous voulez parler Ma... Ma dame, mais il y a sans doute méprise...<o:p>
    - Il n'y a aucune méprise Docteur Coltovitckz, ou peut-être devrais-je dire, Cyrille Prince
    Chachlik des Pommiers... Alors comme ça, après avoir fuit comme un rat, tu es
    entré au service d'Anglosphère ?<o:p>
    </o:p>- Je vais t'expliquer Louisebee...<o:p>
    - Trop tard pour les explications, la menthe était piégée... Nos amis ici-présent vont pouvoir t'emmener à moi."</o:p></o:p>

    Pris d'une soudaine bouffée de terreur, je me suis retournée et j'ai vu Mister D et Marie Ingam qui me regardait avec un drôle d'air bizarre. C'est à ce moment-là que les feuilles
    de menthes sans doute anesthésiantes ont commencé à pleuvoir sur moi. J'ai compris que j'allais sombrer dans les vapes. J'étais tombé dans un piège. Avant de rejoindre Morphée, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. J'allais bientôt revoir Louisebee Brook. <st1:personname productid="La Collégiale" w:st="on">La Collégiale</st1:personname> serait contente, pour le moment, le plan se déroulait comme prévu...<o:p />

    A suivre<o:p />

    Photo : Cyrille, Prince Chachlik des Pommiers en 48, quelques semaines après que son visage ne soit impitoyablement attaqué par les déficiences bolaesques (ndlr : déficiences dues aux attaques en règle du virus Bola D sur les Monocytes E9)<o:p />




    17 commentaires




  • revient bientôt... Et il a la rage... Il va dessouder tous ces résistants de pacotille... Avec un sang-froid digne d'un anaconda, il va aussi s'évertuer à démontrer que le mal peut porter un visage avenant : le sien.

    Puisse Marie Ingam, Mister D, Louisebee Brook et Docteur Tschok lui pardonner la suite de la terrible histoire qui se profile... Or oyez, m'sieur, mesdames, oyez l'horrifique drame...

    DC<o:p />




    5 commentaires


  • <o:p>
    </o:p>

    Parce que le Doctor C. a des insomnuits et des hauts le coeur nauséotoriques. Parce s'un sale virus lui a même bouffé les larmes...

    Parce que Monsieur D. a fondu grave entre deux pages. Qu'on l'a retrouvé chez un avocat et qu'il ne sait même pas encore qu'il a rendez-vous chez lesstéticiennes du quartier avec une dénommée Juliette...<o:p />

    Parce que Marie Ingam a une ptite maison dans la bloguerie. Une bonne raison dans la niaiserie. Et une affaire de coeur decker aahhh nan heu d'équerre à régler... Et que la page 8 stagne...<o:p />

    Parce que. Because. Etc...<o:p />

    Vala pourquoi donc mais si bien sûr y a heu vala quoi. Bref on revient coming back soon.<o:p />

    Promis !<o:p />

    Marie/Cyrille/Decker / trois rôles de drames moi j'vous l'dis hein...<o:p />




    votre commentaire







  • Et cinq verres de thé, cinq !<o:p />


    @ +++<o:p />

    Marie Ingam déjà à la bourre<o:p />




    2 commentaires











  • On doit <st1:personname w:st="on" productid="la Tschok M←mory"><st1:personname w:st="on" productid="la Tschok">la Tschok</st1:personname> Mémory</st1:personname> au dénommé Gontran Tschok, un ingénieur érotomane qui dans les années vingt a voulu relever la gageure de la compréhension du mystère féminin.<o:p />

    Dans ce dessein, il a banni tout empirisme et a pratiqué l'expérimentation. Il a forgé de toute pièce une mémoire féminine idéale. Un cerveau cybernétique qui se conçoit tout à la fois comme doté d'un fort pouvoir érotique et d'une douceur toute maternelle. Ce qui donnait alors un cerveau capricieux, exaspérant, exubérant mais aussi tendre, craquant, pacifique... Bref, une femme.<o:p />

    Mais l'invention de l'ingénieur Tschok a été dévoyée par nos soins. A partir de cette matrice de départ, les techniciens d'Autonome-Corp ont imaginé une mémoire virtuelle plus large que l'on pouvait implanter en remplacement de la mémoire originelle à tout un chacun (mâle et femelles confondus)... Cette mémoire de remplacement se voulait élémentaire dans ses principes. Ses traits dominant greffés sur le cerveau-base étaient l'obéissance à la puissance publique, la naïveté, la lâcheté, la cupidité et une grande capacité de travail. Ce que l'on a appelé alors par extension autant que par convention
    Tschok Mémory est dès lors devenue une mémoire de contrôle sociétal. <o:p />

    Syndicalistes casse-pieds, associatifs gênant, journalistes fouineurs, intellectuels de gauche, bref, tous ces gens dangereux qui veulent repenser la société à l'aune de leurs chimères, ont alors été passés à la moulinette de <st1:personname w:st="on" productid="la Tschok M←mory.">la Tschok Mémory.</st1:personname> <o:p />

    Pour y parvenir, rien de plus simple. Une petite visite médicale de routine. Un
    anesthésiste discret... Et après quatre heures d'opération nos moutons noirs
    rejoignaient le troupeau pour une transhumance apaisée. Leur souvenir n'étaient plus les leur. Ils rompaient tout lien avec leurs milieux d'origine, abandonnaient femmes et enfant et surtout ils adoraient le veau d'or qu'ils avaient conspué la veille. On a vu ainsi des marxistes sincères, des écolos intransigeants ou des américanophobes patentés se transformer du jour au lendemain en d'intraitables barons du capitalisme productiviste, chantre béat du pouvoir d'Anglosphère...<o:p />

    Mais toute belle idée à son revers. C'est dans cette patrie de braillards bouffeurs d'ail que les premiers signes de résistances ont commencé à apparaître. Quelques gratte-papier rebelles à toute visite médicale, des internautes méfiant, des artistes indociles se sont organisés dans le chaos propice d'un pays où les gens n'ont jamais été doués pour pratiquer la langue de Shakespeare. Au départ, ils ont instillé le doute. Puis ils ont semé les graines de la discorde. Avant de critiquer ouvertement les orientations d'Anglosphère. Surtout, ce front du refus s'est trouvé une égérie, fantasme ou réalité fantasmée, en la personne d'une dénommée Louisebee Brook A partir de là, les ennuis ont commencé à poindre sur nous comme criquets anti-bla sur une récolte de maïs BZ Novartis... <o:p />

    Mais nous avons de la ressource... La collégiale a repris les choses en main... C'est le
    principe même du capitalisme que nous avons mis en pratique. Face aux défis, nous avons été contraint d'innover. De cette contingence et dans une atmosphère de challenge est né l'expérience Ingam/D. Il n'était pas encore écrit que nous laisserions le dernier mot aux mangeurs de grenouilles et à leur affidés.<o:p />


    Statue en hommage de Gontran Tschok dit "l'inventeur" érigée par l'Association des femmes reconnaissantes de Moscou en l'honneur de cet immense Professeur.<o:p />



    <o:p />




    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires